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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/276

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LE JOURNAL.

J’ai lu cette lettre rapidement : je l’ai relue avec délices.

J’ai pris un sentier qui mène au village par la forêt, afin d’être seule, tranquille, de pouvoir goûter toute ma joie, me recueillir en elle, n’en point perdre une goutte.

Brisée par l’émotion que j’avais ressentie en ouvrant la missive de Roger, je dûs m’asseoir au pied d’un chêne. La nature, en cette belle matinée d’août, semblait s’associer à ma joie : les oiseaux chantaient gaiement dans les profondes ramures et l’on voyait, dans les rais de soleil qui glissaient jusqu’à terre à travers le feuillage des arbres, voltiger des papillons aux couleurs éclatantes.

Les minutes passèrent, les heures même, sans que je m’en aperçusse, et c’est avec regret que je quittai ce coin de forêt solitaire où j’avais éprouvé de si douces sensations.

Quand je suis arrivée à l’église, la messe était finie, mais le Bon Dieu, qui sait tout, certainement ne m’en a pas voulu !

Clovers, 25 août.

Que ces jours d’attente me paraissent longs !