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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/291

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D'UNE FEMME DU MONDE

demie. Roger apparut. Un instant, visiblement ému, il s’arrêta sur le seuil de la porte, puis il vint à moi, me prit la main et la baisa.

— Asseyez-vous là, près de mon lit, lui dis-je. J’ai beaucoup de choses à vous raconter et d’abord des reproches à vous faire.

— Des reproches ?

— Oui, Monsieur, Pourquoi n’êtes-vous pas venu plus tôt. Depuis plus de quinze jours, depuis la naissance de Raymonde, je ne vous ai pas vu !

— Je craignais d’être indiscret.

— Indiscret ? En voilà une excuse ! Vous moquez-vous de moi !… Vous savez bien que ma porte vous a toujours été ouverte et qu’aujourd’hui…

Je souris.

— Je ne comprends pas, dit-il.

— N’êtes-vous pas ici chez vous, tout à fait… maintenant.

Il poussa un soupir.

— Vous vous trompez, dit-il. Il y avait autrefois dans cette maison un étranger que je méprisais, mais ne redoutais guère, parce que vous ne laimiez pas. Maintenant, il y en a un autre…