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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/295

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D'UNE FEMME DU MONDE

dont la présence ici vous gêne ? N’est-ce pas parce que je l’aime que vous souffrez ?

— Oui.

— En vérité, mon ami, je ne vous comprends plus !

— Je vous expliquerai… plus tard… pas aujourd’hui.

— Si, si. Parlez, parlez ! Je veux savoir.

— Vous saurez… quand l’heure sera venue.

— Vous me cachez quelque chose ! Vous voyez bien que vous ne m’aimez plus !

— Ah ! non, mon cher amour, non, je ne vous aime plus !

Il se tut. Quelque temps nous demeurâmes silencieux. Il était assis près de mon lit et avait mis sa main sur la mienne.

Cependant que nous avions conversé, l’obscurité s’était faite dans la pièce. Il m’était maintenant impossible de voir son visage.

Je tournai un bouton électrique : une vive clarté jaillit, illumina la pièce.

Je m’aperçus alors qu’il pleurait.

Roger ! m’écriai-je.

— Je vous aime tant, ma Raymonde adorée ! Ne m’en voulez pas surtout. Avant d’entrer, je m’étais juré d’être calme… de ne