exigeant de vous une chose qu’une mère, à moins d’être infâme, ne saurait accorder. Votre conduite, en me chassant, fut celle d’une honnête femme et d’une bonne mère !… Pardonnez-moi la mienne. La passion, la jalousie m’avaient aveuglé. C’est à trois que nous devons vivre et non pas à deux. Votre fille sera ma fille, je l’aimerai par amour pour vous. Vous verrez comme nous serons heureux ! Pensez-y donc, Raymonde ! Nous pourrons nous aimer à la face du monde, en toute liberté, sans honte ni scrupule !
« Dites un mot, un mot seulement, mon cher amour, et je suis à vos genoux… et vous êtes ma femme !
« Celui dont la vie est la vôtre,
« Roger de Clarance. »
Raymonde plie la lettre soigneusement, délicatement. Elle pousse un soupir et répète ces mots : « Je l’aimerai par amour… par amour pour vous !… » Doucement, incrédule, elle secoue la tête, sa jolie tête dont les chagrins n’ont pu ternir la radieuse beauté ; une larme perle au coin de sa paupière, reste un instant suspendue à ses longs cils noirs, et tombe. Puis, elle remet la missive dans