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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/41

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D’UNE FEMME DU MONDE.

bien haut que M. de Clarance n’est pas « une bête ».

Je partage son opinion.

Clovers, 21 août.

La campagne, à cette époque de l’année, est délicieuse. Ma petite allée tapissée de mousse, où je vais tous les jours après déjeuner, est plus jolie que jamais. Les buissons sont couverts de fleurs qui embaument et remplis d’oiseaux qui chantent à tue-tête.

Nous faisons quelques promenades en voiture dans les environs. À vrai dire, cela ne m’amuse guère et je préfère rester dans le parc.

Deux fois par semaine, je vais avec maman rendre visite à M. le Curé. C’est un bien brave homme. Dès que nous paraissons dans le jardin du presbytère, où poussent des choux et galopent de gros lapins en liberté, la vieille servante, dont le visage lisse et toujours cramoisi ressemble à une tomate, court le prévenir.

Il apparaît : sa soutane est toute saupoudrée de terre ou de sciure de bois, selon qu’il