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Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/82

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LE JOURNAL

ne pèse en aucune manière sur ta décision. Tu as toute liberté. Laisse-moi seulement te dire qu’une jeune fille sérieuse comme toi ne doit pas s’arrêter aux apparences d’un homme. M. Grandidier est un charmant garçon, très bien élevé, ayant bon cœur. Il fera, j’en suis certain, un excellent mari. Quant à ses petits travers, ses petits défauts qui te rebutent et qui sont tout en surface, une bonne et gentille petite femme, telle que toi, aimable, intelligente et… rusée, n’en aurait pas pour longtemps à les faire disparaître. Nous devons donner ta réponse à M. Grandidier dans trois jours. D’ici là, Mlle Raymonde aura peut-être modifié sa manière de voir : je le lui souhaite.

Je répondis, cette fois froidement, résolument, en pleine possession de moi-même :

— Jamais je n’épouserai M. Grandidier.

— Tu réfléchiras.

— C’est tout réfléchi. Jamais.

Clovers, 23 octobre.

Les événements se précipitent avec une effrayante rapidité.