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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/127

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LES OPALINES

complexe, est un frémissement d’ailes dans de la lumière.

Elle marche maintenant d’un pas sûr : elle marche et elle chante !

Elle dit des choses magnifiques qu’on n’entend point, qu’on n’entend point mais que l’on comprend, car elles sont comme un appel puissant d’émotions subtiles, comme un écho concentré de tout ce qui vibre, épars, comme une exaltation de tout ce qui sent, de tout ce qui peut être senti.

Elle chante, ou plutôt tout chante en elle, toute la nature dont elle est faite.

Son âme est la petite sœur de chacune des fleurs et des rayons parmi quoi elle va ; chaque son, chaque couleur, chaque parfum se reconnaît en elle.

Elle chante !

Et elle se nomme Poéta.

III

Poéta, dont le corps souple vêtu de clarté glorifie le matin, a des enthousiasmes immenses.

Elle vit et voudrait vivre encore plus.