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POÉTA
Le cristal de sa sensibilité, au choc d’innombrables sensations qui l’assaillent, fait une musique dont l’amplitude augmente à mesure que le matin s’avance.
À midi, il n’est plus une parcelle de ce cristal qui ne soit à sa plus grande intensité de vibration.
La chanson des cigales le crible d’étincelles, et il les renvoie multipliées.
Poéta halète de joie : il lui semble que l’univers est à elle, qu’elle le possède et qu’il la possède.
Et elle chante, et sa voix se complique d’intonations qu’invente son génie.
IV
— Poéta !… Poéta !… Que fais-tu ?
— Je vis !
— Tu meurs !
— Je vis, te dis-je !
— Ne vois-tu pas que ton exaltation te tue, que tu te donnes toute !
— Qu’importe, puisque je vis !
— Poéta !… Poéta !…