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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/153

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LES OPALINES

C’est ce pèlerinage sur nous-mêmes, cette retraite à l’occasion d’une étape nouvelle, qu’on suivra dans les lignes suivantes.

V

Le lieu que nous avons choisi est une vaste clairière dans des bois. Notre demeure est un pavillon de garde-chasse. Son habitant en a mis la moitié à notre disposition pour le temps que nous voudrons.

La clairière est tapissée d’une chevelure d’herbes blondes trouées de flaques d’eau par endroits, de flaques d’eau noires. Tout autour ce sont des futaies. Au crépuscule des brumes bleuâtres s’élèvent du sol, drapent ces futaies, se promènent sur la clairière. Le garde-chasse nous dit qu’alors il est mauvais d’attarder une rêverie ou un entretien en ces lieux parce que la fièvre est maligne, qui monte du sol avec l’ombre.

Mais nous l’oublions volontiers. L’heure qui