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LES OPALINES

VII

N’est-il pas pénible de songer que nous sommes soumis à l’Hérédité, que nous ne sommes, chacun, qu’un point de la trajectoire humaine dont nous ne savons ni l’origine, ni la destinée, que nous appartenons au passé, que nous ne nous appartenons pas ?

Quel sentiment, quelle sensation nous met sans intermédiaire en relation avec « le non moi ». L’instinct lui-même nous est étranger, puisqu’il est le moteur commun de l’Espèce, cette somme personnelle d’impersonnalités.

Des glaces convenablement disposées ne se transmettent-elles pas indéfiniment la réflexion d’un objet qu’il suffit que l’une d’elles voie ?

Un goût personnel ! Une opinion personnelle !