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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/158

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L'HOMME QUI A DÉCOUVERT SON MOI

VIII

Cet après-midi, nous allâmes nous asseoir sur du sable fin, à l’abri de grands pins noirs où le vent chante de gigantesques plaintes.

Lariane m’a dit :

« Je songe parfois au premier homme ! »

Oh ! que je lui sus gré de cette réflexion, et comme elle s’harmonisait avec les miennes. Et nous nous amusâmes à imaginer ce qu’avaient pu être ses sensations, à ce primordial, et ses jugements. Bien entendu, ce n’était là qu’un jeu, une gymnastique spirituelle d’aucune valeur effective. Nous disputâmes longuement sur ce sujet, et puis nous nous tûmes brusquement, confondus de notre enfantillage.

— « Je songe parfois au premier homme ! » au seul qui fut original.

IX

Dans la vallée proche, trois fois le jour, on entend le fracas d’un train : on dirait d’abord le