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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/166

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L'HOMME QUI A DÉCOUVERT SON MOI

J’ignore ce que devient l’âme après la Mort. Mais il me plairait assez qu’elle vécût, et que, débarrassée de tout l’agrégat de qualités dont elle s’augmenta pendant son séjour terrestre, elle se reconnût telle qu’elle est.

Quel étonnement ce serait pour beaucoup. Des hommes qui, pendant leur vie, n’ont fait que du mal, s’apercevraient tout d’un coup que leur âme est bonne ; d’autres qui furent en effet bons, généreux, s’apercevraient que leur âme est mauvaise.

Que sont nos gestes ? La résultante de combinaisons extérieures, auxquelles nous n’avons point part. Les événements, l’ambiance, c’est toute notre personnalité. Pas un de nos gestes ne nous appartient véritablement.

XVIII

J’écris à Lariane :

« Je souffre de ton absence, mais elle est nécessaire. J’ai compris, à de menues défaillances, que mon énergie, privée de toi, perdait de sa qualité. Ma tâche est de l’améliorer. Et cela sera. Surtout, ne crains pas