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Page:Pierre Corrard - Les Opalines, 1908.pdf/182

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L'HOMME QUI A DÉCOUVERT SON MOI

XXXVII

Lariane sait composer de somptueux bouquets avec des feuillages d’automne. Elle les aime, ces feuillages morts, comme aussi les chardons bleus qu’on trouve sur les dunes de la mer.

XXXVIII

Hélas ! Les événements nous arrachent à notre retraite. Il nous faut partir.

J’ai voulu que nous fissions une dernière promenade dans nos chers bois, dans notre clairière, dans nos bruyères.

Et nous avons marché, tout le jour, appuyés l’un sur l’autre.

Mais le coucou ne chantait plus : c’étaient les corbeaux qui se moquaient dans les arbres.

Et les feuilles craquaient sous nos pas. Et l’on eût dit que nous marchions sur de fragiles petits squelettes. Le sol en était jonché.