Grande Deesse et fille de celuy
Qui n’a au Ciel plus grand maistre que luy,
Je n’y consens.
Sans essayer de tenter la fortune
D’aucune guerre et sans plus hasarder
Tout nostre estat par faute d’accorder.
Comment veux-tu que Coquard, Dieu ignoble,
Espouse ainsi une pucelle noble,
A qui Jupin porte autant de faveur
Comme à Junon son espouse et sa sœur ?
« J’accorde bien que la paix se doibt faire
« Et qu’elle semble estre fort necessaire ;
« Si toutesfois l’ennemy outrageux
« Demande trop de poinctz avantageux,
« Il convient mieux avanturer sa vie
« Que pour la paix encourir infamie. »
Quelle infamie et quel grand deshonneur
Pour nostre paix porter à vostre honneur
En mariant une jeune pucelle,
De Jupiter la fille naturelle,
A nostre Dieu le redouté Coquard,
Qui n’est comme elle avorton et bastard ;
Car Jupiter espris en sa poitrine
Des vifs attraitz de la belle Cyprine,
Comme tu sçais, son amour pourchassa
Et se meslant à elle il l’engrossa
D’une pucelle en grâces accomplie
Qu’on appela depuis Zelotypie :