Vous soyez bien et à propos trouvez
Pour une affaire où tous deux me pouvez
Bien conseiller comme estans avec l’aage,
Pleins de praticque et de prudence sage.
Qu’est-ce, dy nous ?
Le filz de Maie, interprete des Dieux,
Me vint sommer d’aller faire en personne
L’hommage deu, pour moy et ma coronne,
Au Dieu qui faict trembler dessouz sa faux
Par les jardins tous les autres oyseaux :
Je respondy que tout mon cocuaige
Ne tenoit point à foy et à hommage
De ce Dieu là, ains de ma majesté,
Qui y commande en souveraineté,
Et reffasay d’estre soubz la puissance
D’un Dieu tiran contraire à nostre engeance,
Cruel, félon, sans amour, sans appuy
Et le motif de nostre grand ennuy.
Sur mon refus il veut saisir ma terre,
Mais je l’empesche et dénonce la guerre
À ce Priape, au cas qu’il me voudroit
Troubler mon sceptre et mon souverain droict.
En peu de motz voylà toute l’affaire :
Et aujourd’huy qu’est-il meilleur de faire,
Ou d’assaillir, ou repousser bien loing
Mon ennemy, si j’en ay le besoing ?
Je te diray un moyen bien utile,
Dont promptement il te sera facile