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une descente au monde sous-terrien

audacieux ou plus perspicace que les autres : c’est que le hasard m’a pris par la main et m’a conduit vers le secret. Toujours est-il qu’il faut abandonner, dès maintenant et pour toujours, vos croyances anciennes sur la constitution du globe. Le feu central n’existe pas ; la croûte terrestre est vide, ou du moins remplie d’air, à l’exception d’une sphère lumineuse qui éclaire la cavité intérieure. La pesanteur ne s’exerce pas, comme on le pense ici, de la surface au centre, mais bien des deux faces de la croûte au milieu de son épaisseur. Et ces deux faces sont habitées. Voilà, Messieurs, ce qu’il faut croire, parce que je l’ai vu.

— Oh ! s’écriait Francken, émerveillé.

— Est-ce possible ! disait Jean Kerbiquet

— Pourquoi pas ? demandait tranquillement Lhelma, qui, en brave petite Hollandaise qu’elle était, n’avait pas perdu un seul instant son calme.

— Pourquoi pas, en effet ? reprenait le président. C’est Mademoiselle qui a dit le mot de la situation. Pourquoi pas ? Pourquoi un monde habitable ne serait-il pas habité ? Pourquoi, dans la Création, y aurait-il une place perdue ? Pourquoi la vie ne serait-elle pas installée là comme ailleurs, puisqu’il y avait tout ce qu’il faut pour qu’elle s’installe ? Parce que nous ne le savions pas ? Ce n’est pas une raison suffisante, il faut en convenir, et l’Organisateur des Mondes nous montrerait bien d’autres surprises, sans doute, le jour ou il nous permettrait de franchir les limites de notre atmosphère.

Tout en parlant, l’homme amphibie avait pris un crayon et