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une descente au monde sous-terrien

un morceau de papier, et dessinait une figure schématique de sa théorie.

Kerbiquet, le petit docteur et Lhelma étudièrent assez longuement le croquis tracé à la hâte. Et les deux hommes, après avoir réfléchi, finirent par dire ce qu’avait dit la jeune fille en conséquence d’une simple intuition : « Pourquoi pas ? »

— Il faut, maintenant, poursuivit le président, que je vous raconte comment j’ai découvert ces vérités, qui révolutionneraient la surface de la terre si elles y étaient connues, ce qui, je l’espère, ne se produira pas de longtemps. Soyez tranquilles. mon intention est d’être bref.

« Il y a dix ans, Mademoiselle, il y a dix ans, Messieurs, j’étais simple terrien supérieur comme vous, et capitaine au long cours comme Monsieur le marquis. Je suis né à Québec, et ceci vous expliquera, que je parle aussi aisément le français.

« Il y a dix ans, donc, le navire que je commandais, le Canadien, un joli trois-mâts dont il ne reste pas une planche, partit pour un voyage entre Québec et Buenos-Ayres avec un chargement de pétrole. Il fut pris par le mauvais temps jusqu’à sa sortie du Saint-Laurent, c’est-à-dire après avoir doublé l’île du cap Breton, et la tempête ne nous quitta plus jusqu’à notre arrivée dans les parages où nous sommes en ce moment même. Ce que fut cette traversée, je n’essaierai pas de vous le décrire. Je préfère vous le laisser imaginer, et prier le capitaine Kerbiquet d’en chercher un tableau dans ses plus mauvais souvenirs. Je naviguais depuis longtemps déjà, et n’avais encore rien rencontré de pareil. Nous étions pour-