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une descente au monde sous-terrien

— Je voudrais l’espérer, répondait le savant, mais s’ils habitaient ici nous y aurions retrouvé des êtres semblables à eux, car ils ne peuvent pas être les seuls représentants de leur race, et, en outre, nous verrions des traces de leur existence habituelle. Non, je crois qu’il faut nous résigner à aller plus bas, ou plus loin, et que nous sommes ici qu’au repos.

— Mais que veulent-ils faire de nous ? gémissait la vieille dame, maintenant sage. Si ce voyage doit continuer longtemps dans les mêmes conditions, je mourrai. Je suis déjà brisée et bien malade.

— Je ne puis pas deviner ce qu’ils veulent de nous, répondit le zoologue, mais une chose est certaine déjà pour moi, c’est qu’ils ne prétendent pas nous faire de mal. Ils nous traitent grossièrement et rudement, parce que ce sont des êtres primitifs, mais vous voyez qu’ils ne se sont livrés contre nous à aucune violence. Ils nous ont déliés, nous laissent une liberté relative, et se sont préoccupés de nous nourrir. Tout ceci n’indiquerait pas, de leur part, de mauvaises intentions.

— Nous n’avons qu’une chose à faire en ce moment, je crois : nous armer de courage et les laisser agir comme ils l’entendront Il nous serait d’ailleurs impossible de leur résister, plus tard, s’ils nous emmènent ailleurs, nous trouverons peut-être le moyen de tromper leur surveillance et de remonter vers les hommes.

En parlant ainsi, Cornélius Van de Boot cherchait à faire entrer dans le cœur de ses compagnes un espoir qu’il ne ressentait déjà plus. S’ils parvenaient à s’échapper, ce qui déjà paraissait plus que problématique, comment un vieillard et deux femmes parviendraient-ils jamais à faire l’ascension de