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une descente au monde sous-terrien

d’étonnement et leurs lèvres laissaient échapper de courtes phrases émerveillées. Les plus favorisés, en très petit nombre, purent entrer dans le cercle et toucher les vêtements des captifs. Ils se retirèrent lentement, l’admiration dans leurs yeux vifs.

D’ailleurs, aucun des monstres ne témoignaient de colère ; ils paraissaient mûs seulement par une intense curiosité, et si les chefs avaient cru devoir protéger leurs prisonniers, c’était contre une bousculade dont ils auraient souffert, et non contre des sévices.

Van de Boot se rassura bientôt

— Ces gens-là, dit-il à Margaret ne nous veulent pas de mal. Nous sommes seulement pour eux un spectacle nouveau ; n’ayez plus peur.

— Mais qu’allons-nous devenir ?

— Du moment qu’ils ne nous maltraitent pas, et puisqu’ils sont certains de ne pas nous voir leur échapper, peut-être nous laisseront-ils la liberté d’organiser notre vie comme nous l’entendrons. Si vous m’en croyez, essayons. Cherchons un abri contre ce terrible soleil, quelque nourriture, et confectionnons-nous des lits avec des feuilles de fougères. Nous ne pouvons, en agissant ainsi, que leur donner confiance, nous verrons bien ce qu’ils feront.

Le vieillard et la jeune fille se mirent alors en marche, lentement, sur la déclivité de la colline. Les Kra-las ne semblèrent pas vouloir les en empêcher. Ceux qui les gardaient les accompagnèrent seulement conservant leur formation circulaire. Les autres suivirent, tandis que de la mer sortaient continuellement d’autres gorilles géants.