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une descente au monde sous-terrien

Van de Boot et Margaret traversèrent une forêt épaisse, presque uniquement composée d’arbres, rappelant nos chênes-liège, et de fougères arborescentes superbes. Ils parvinrent ainsi jusqu’à la grève, qu’ils longèrent pendant quelque temps, leur cortège autour d’eux, grossissant et toujours aussi vivement intéressé. Bientôt le professeur remarqua dans la falaise basse et rocheuse une grotte naturelle. Il s’y dirigea en disant à Margaret :

— Voici tout au moins un abri provisoire. Voulez-vous que nous y entrions ?

— Oui, oui, répondit vivement la jeune fille. N’importe où, pourvu que nous soyons soustraits à la curiosité de ces monstres, dont j’ai peur, malgré tout.

Elle y pénétra derrière Van de Boot. C’était une chambre spacieuse, et déserte. Le professeur ressortit un instant pour aller couper aux environs des feuilles de fougères. Mais il n’en eut pas la peine. Aussitôt que les Kra-las l’eurent vu détacher les palmes gigantesques et les déposer devant l’entrée de la grotte, ils se précipitèrent, et soit par désir d’être utiles, soit par pur esprit d’imitation, en apportèrent rapidement de quoi confectionner vingt lits épais.

La jeune fille s’étendit car la dernière étape et les émotions de l’arrivée l’avaient brisée. Mais quelque chose la gênait encore, car elle dit :

— Est-ce qu’il ne fera pas bientôt nuit ?

Mais Van de Boot lui répondit :

— Ma pauvre enfant si nous sommes bien où je crois, il faudra nous accoutumer à dormir au jour. Ici, le soleil est un astre fixe, et la nuit, par conséquent, inconnue.