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une descente au monde sous-terrien

De la traversée du Brochet nous ne dirons pas grand’cbose, parce qu’elle eut lieu pour ainsi dire sans incidents. La mer fut superbe ; le caboteur, qui devait sombrer en sortant du port, tint bon jusqu’au bout ; ses machines poussives toussèrent copieusement mais n’éclatèrent pas. Van Ah Fung ne décoléra pas pendant son séjour à bord, au milieu d’hommes ivres du matin au soir, mais tout ceci est à peine digne d’être noté.

Un beau matin, la terre fut signalée, et le Chinois refit ses valises. On le descendit dans un canot, et il s’éloigna du Brochet, non sans s’être disputé avec Ledru, qui lui proposait de l’attendre pour le retour.

— J’aimerais mieux revenir en ballon ! s’écria Van Ah Fung.

Et Ledru, qui avait déjà un demi-litre d’alcool dans l’estomac, lui répondit par une bordée abondante d’injures, que nous ne reproduirons pas.

Le Chinois fut conduit à terre, et débarqua sur l’une des îles Fernando-Norhona, où un homme l’attendait. Cet homme était, vous l’avez deviné, Johann Wurtzler.

— Où en sommes-nous ? demanda-t-il.

— Tout va bien, répondit sobrement Wurtzler.

— Et puis ?

— Et puis c’est tout, payez, si vous voulez en savoir davantage.

À Dunkerque, Van Ah Fung était convenu avec le coquin d’un certain salaire, payable moitié avant l’exécution de sa besogne, et moitié après.

— Vous n’avez pas fait, dit-il, tout ce que vous aviez à