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une descente au monde sous-terrien

faire. Il vous reste à me renseigner sur les futures intentions des passagers du Pétrel, et à m’accompagner si je juge utile d’aller plus loin. N’est-ce pas ce qui a été convenu ?

— C’est peut-être ce qui a été convenu, mais ce n’est pas ce qui sera. Les conditions du traité sont forcément modifiées par ce que j’ai appris en route. Il ne peut plus être question de vous accompagner dans les mêmes conditions. Vous allez payer le travail fait, au prix qui a été convenu. Puis, je vous vendrai mes renseignements. Puis nous ferons de nouvelles conventions pour la suite.

— Vous êtes un voleur ! cria Van Ah Fung, vert de colère. Wurtzler eut un regard sombre.

— Ne continuez pas sur ce ton, dit-il d’une voix menaçante. Nous sommes absolument seuls, sur ce rocher, et je n’ai pas pour habitude de me laisser injurier. Voulez-vous payer ?

— Non.

— Eh ! bien, au revoir. Je sais comment me tirer d’ici.

Et il s’éloignait. Van Ah Fung réfléchit que le misérable l’assassinerait sûrement la nuit prochaine ; il se dit aussi que, lui parti, il demeurerait là comme une sorte de Robinson. Il entra dans une rage folle, mais il céda.

— Attendez, dit-il. Vous me dépouillez, vous me dévalisez comme au coin d’un bois, mais j’ai besoin de vous.

— Quand on fait les besognes que vous faites, lui répondit Wurtzler, et quand on ne peut pas se passer de complice, il faut s’attendre à être exploité par lui.

— Bien ; voici l’argent. Qu’avez-vous à m’apprendre ?

— Ce que j’ai à vous apprendre vaut cinq mille francs.

— Vous êtes fou !