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une descente au monde sous-terrien

où l’on s’enfoncerait. Il dit tout, sans rien omettre, à Van Ah Fung qui l’écoutait, glacé. Quand il eut terminé :

— Je ne crois pas, dit-il, un traître mot de votre histoire. Vous l’avez inventée de bout en bout pour avoir un moyen de me soutirer cinq mille francs. Mais vous m’avez imaginé plus naïf que je ne le suis.

— Que croyez-vous donc ? demanda Wurtzler.

— Je crois que vous vous êtes purement et simplement échappé du Pétrel pour venir m’attendre ici, et que le yacht continue tranquillement sa route vers le cap Horn. Quant à vos hommes sous-marins, à votre République souterraine, et aux autres calembredaines qu’il vous a plu de forger, je les mets toutes dans le même sac. Elles me coûtent cinq mille francs, que vous me prenez dans ma poche comme des pickpockets pourraient le faire, mais soyez tranquille, nous nous retrouverons. Van Ah Fung n’a jamais été dupé sans qu’il en cuise à quelqu’un.

— Van Ah Fung est un imbécile ! s’écria Johann Wurtzler, véhément. Et je regrette de ne pas l’avoir trahi comme il le soupçonne. Ce m’aurait été très facile, en vérité, et je ne serais pas maintenant sous le coup de la loi pour avoir démoli la machine du yacht

— Vous prétendez me faire croire…

— Je ne prétends rien vous faire croire. Tout ce que je viens de vous dire est la vérité, pour aussi invraisemblable que ça paraisse, les hommes sous-marins existent, l’expédition en projet aussi. Tout le monde sera ici même demain, je pense. Si vous voulez attendre jusque-là, vous le verrez ; sinon, allez au diable ! Quant à vos menaces, on m’en a fait