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une descente au monde sous-terrien

d’autres, et je suis encore là. Vous auriez mieux fait de les garder.

Van Ah Fung, ébranlé dans son doute par la singulière ardeur du mécanicien, ne savait plus trop que penser.

— Écoutez, dit-il, nous allons rester ici jusqu’à demain. Si l’expédition a lieu, comme vous me l’affirmez, nous la suivrons, sinon…

— Soit, interrompit Wurtzler. Mais vous comprenez bien que je ne m’en irai pas sous la terre, derrière les gens du Pétrel et au risque de me faire reprendre par eux, que je ne ferai pas tout le travail louche que vous méditez encore pour le même prix qu’une traversée de l’Atlantique.

— Quelles sont vos conditions ?

— Quinze mille francs. Vous les verserez dès que vous aurez vu l’expédition s’engager sous la Terre.

Le Chinois réfléchit longuement. Puis il eut un geste de résolution désespérée, et dit :

— C’est entendu ; j’en passe partout où vous voulez. Mais vous me servirez fidèlement ?

— Je vous ai bien servi jusqu’à présent, répondit sèchement Johann Wurtzler.

Et il s’éloigna dans la direction de l’intérieur de l’île. Dans l’après-midi, Johann Wurtzler revint. Il avait abattu des goélands à coups de revolver, et découvert un puits qui devait être l’entrée de la cheminée conduisant au fond du globe, car des cordes et des échelles traînaient autour. Ils allèrent ensemble à ce trou.

— Vous voyez, dit le mécanicien, que je ne vous avais pas trompé, voici la route.