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une descente au monde sous-terrien

rent ensemble, et ce ne fut qu’ensuite que Van Ah Fung découvrit le vol dont il avait été victime. Il pâlit affreusement, comme pâlissent les hommes de race jaune, c’est-à-dire qu’il devint vert. Sans rien pour se défendre, il était à la complète merci du misérable dont il avait fait son associé.

— Mes armes ! bégaya-t-il. Mes armes !

Wurtzler ne bougea pas.

— Coquin ! Vous m’avez volé mes armes ! Rendez-les-moi !

— Je ne vous ai pas volé vos armes, répondit tranquillement le mécanicien, je vous les ai confisquées, et vous les rendrai en temps et lieu. Je ne suis pas un voleur. Mais, quand je voyage en compagnie de gens possédant un aussi exécrable caractère que le vôtre, autant que possible je ne leur laisse pas de revolvers dans les poches.

— Je n’irai pas plus loin sans mes armes ! déclara Van Ah Fung tremblant de fureur. Et vous savez ce que vous y perdrez.

— À votre aise. Nous avons assez pour vivre quelque temps, avec ce que nous avons touché déjà.

— Et vous pouvez m’assassiner pour avoir le reste…

— Je ne suis pas un assassin, déclara Wurtzler. Et c’est heureux pour vous, car ici, en effet, l’occasion serait belle. Le Chinois s’éloigna dans les rochers. Johann lui cria :

— Je resterai ici jusqu’au départ de l’expédition souterraine. Ensuite je m’en irai. Et vous ne me reverrez plus.

La matinée se passa sans incidents. Vers midi, Van Ah Fung se rapprocha du mécanicien, parce qu’il avait grand’faim, qu’il n’avait rien à manger, et que Wurtzler avait préparé un repas très convenable avec du poisson, des oiseaux