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une descente au monde sous-terrien

« Arrivés au milieu de l’écorce terrestre, nous trouverons une rampe en pente assez rapide, qui se dirige vers le sud-ouest, et qui, lorsque nous l’aurons gravie, car nous monterons à partir de ce moment-là, nous conduira sur la face intérieure de la terre, à quelques centaines de mètres de ma capitale. Rassurez-vous, d’ailleurs, nous grimperons cette rampe sans la moindre fatigue, grâce à une sorte de funiculaire, de chemin de fer à la ficelle, que mes concitoyens ont installé avec les relais nécessaires. Ils nous attendent à l’heure actuelle au point initial, et remonteront à la surface, par groupes, aussitôt que nous serons passés. Ce service est fort bien organisé, car j’en use souvent. »

Et de fait, le voyage donna lieu à si peu d’incidents que nous n’y insisterons pas davantage. Les Sous-Terriens et nos compatriotes s’examinaient beaucoup, naturellement, mais le président avait eu soin de les expliquer en détails les uns aux autres, et, s’ils s’observaient, c’était avec sympathie.

Jean Kerbiquet, suivant l’imputsion de son esprit pratique, s’inquiétait déjà des conditions dans lesquelles aurait lieu l’expédition chez les Kra-las. Francken frétillait dans sa nacelle et s’extasiait chaque fois qu’elle traversait des couches de quartz aurifère, ou des cristallisations géantes, ou chaque fois que des gemmes colossales, enchâssées dans le roc comme dans un chaton de bague, luisaient de mille feux sous les rayons lumineux partis des yeux des Sous-Terriens. Il aurait voulu s’arrêter partout, et emporter des échantillons de tout. Il appelait Wilhelmine pour lui montrer ces richesses, et se répandait en explications géologiques transcendantes, que la jeune fille écoutait d’une oreille, parce que