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une descente au monde sous-terrien

ou sous forme de gravures montrant une reconstitution plus, ou moins exacte.

— Oh ! quel livre je vais écrire ! s’écria-t-il.

Rappelons-nous que Cornélius Van de Boot, en débarquant chez les Kra-las, avait poussé la même et exacte exclamation. Le désir d’écrire un beau livre était probablement dans le cœur de tous les savants de Saardam.

Mais le président lui versa immédiatement une douche en lui disant :

— N’oubliez pas, Monsieur, que vous m’avez promis le secret absolu sur ce que vous verrez ici.

Et Francken en fut tellement suffoqué qu’il resta deux minutes et demie sans rien dire, ce qui ne lui était peut-être jamais arrivé de sa vie. Pour se remettre, il fallut qu’il réfléchit :

« J’écrirai mon livre pour moi-même, et pour le plaisir ! »

Mais il ne put pas communiquer cette réflexion au président, qui avait mis à profit ces deux minutes et demie pour s’occuper de ses autres invités.

Ceux-ci, naturellement, excitaient dans la population sous-terrienne une intense curiosité. Wilhelmine, pour arriver, avait voulu reprendre ses vêtements d’Européenne ; Jean Kerbiquet avait remis son vêtement de capitaine du Pétrel, et Francken le complet veston avec lequel il avait quitté la Hollande. Congo s’était remis dans le costume qu’il portait à bord, costume léger composé d’un pantalon de toile, d’un tricot et d’un chapeau de paille, et qui convenait à la température équatoriale du monde récemment découvert.

La foule circulait autour d’eux sans interruption, ne pouvant