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une descente au monde sous-terrien

que nous sommes convenus d’appeler un bel homme ; mais leur président lui-même n’arrivait qu’à la poitrine du colossal nègre, et eux ne lui venaient généralement qu’à la ceinture, en sorte qu’ils se demandaient d’où pouvait bien sortir ce monstre, et s’il n’allait pas les dévorer.

Congo s’aperçut de son succès, et poussa un éclat de rire. Il y eut alors une sorte de panique dans la foule. À ce bruit terrifiant, des hommes reculèrent pendant que des femmes et des enfants se mettaient à hurler ; un mastodonte barrit avec aigreur ; il se produisit une bousculade, au cours de laquelle des gens furent jetés à terre.

André de Haute-Lignée dut intervenir et expliquer à ses concitoyens qu’ils n’avaient rien à craindre du géant, et qu’il ne mangeait pas de chair humaine.

— Tais-toi donc, Congo, dit de sa part Jean Kerbiquet.

— Oui, cap’taine.

Et Congo redevint muet comme une brique.

Au cours de la dernière étape, le président avait envoyé en avant des émissaires chargés d’instructions spéciales. En débarquant, et aussitôt après les quelques incidents que nous venons de relater Wilbelmine, Jean Kerbiquet et le docteur furent conduits à trois cabanes spacieuses, construites au moyen des feuilles et des troncs de fougères arborescentes, et dont la légèreté convenait particulièrement au climat invariable et chaud du pays.

Entre ces trois cabanes, une quatrième avait été édifiée avec les mêmes matériaux, et qui devait leur servir de parloir et de salle à manger. Kerbiquet et Lhelma se retirèrent immédiatement, mirent en ordre les objets qu’ils avaient ap-