Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

185
une descente au monde sous-terrien

que pour la première fois que leurs mains sont palmées. Femmes gracieuses ; enfants délicats, mais très bien construits. Uniformément cheveux châtain foncé, lisses et droits comme ceux de notre race aryenne. Portent tous ceintures et poignards empoisonnés. Paraissent pas effrayés. Leur parle ; ils rient. Tends la main à un homme ; tous veulent toucher ma main. Ce contact leur semble agréable ; ils le prolongent.

« Je me mets en marche en suivant le bord de la mer, vers le sud. Les Sous-Terriens me suivent. Chemin faisant, je leur demande le nom des objets que je rencontre ; certains d’entre eux ont l’intelligence active et devinent instantanément ce que je désire. Ils répondent ensemble, et chacun sur sa voyelle particulière.

« Un caillou : balfa.

« Je veux faire dire « caillou » à un gamin, il prononce : cailla.

« Un morceau de bois : sastra.

« Une feuille de fougère : carpaballa.

« Du sable : arvarassa.

« Bientôt, la côte se relève et forme un promontoire. J’y monte. Découverte de l’île entière, en forme de fromage de Brie entamé. Très curieux. Apparence exacte que présentait la surface supérieure de la Terre au moment de la formation des continents. Succession, éparpillement d’îles sur la mer, ces îles renfermant souvent des lacs intérieurs. Tout ce qui n’est pas sous l’eau couvert d’une végétation extravagante. Fougères arborescentes surtout. La surface intérieure du Globe serait-elle plus jeune que la surface supérieure ? La présence d’animaux préhistoriques semblerait le prouver.