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une descente au monde sous-terrien

fin. Le président offrit à ses hôtes une promenade dans l’île capitale, puis le plaisir d’une fête nautique que les Sous-Terriens avaient organisée en leur honneur. Mais non pas une fête sur l’eau, qu’ils avaient vue cent fois à la surface de la terre ; une réjouissance au fond de la mer, avec les éléments dont ils disposaient et qui ne manquerait certainement pas d’originalité.

Tous acceptèrent avec enthousiasme, et, deux heures après, la digestion faite et les costumes imperméables revêtus, ainsi que les masques d’air comprimé, Lhelma, Jean Kerbiquet et Francken entraient dans les lames et y disparaissaient bientôt, laissant sur le rivage Congo désespéré de ne pouvoir les suivre, parce que le président n’avait pas pu trouver dans sa garde-robe de complet maritime à sa taille.

André-Phocas de Haute-Lignée conduisit ses hôtes et leur fit prendre place sur des roches disposées en demi-cercle, et qu’on avait probablement taillées pour la circonstance, tant elles formaient des sièges commodes. Wilhelmine était à sa droite, Kerbiquet à sa gauche, et Francken partout, car il lui était absolument impossible de tenir en place, dans l’extraordinaire nouveauté de ce décor. Les hauts dignitaires de la République avaient modestement choisi leurs sièges derrière les invités.

Ici, par quinze mètres de fond, la pantomime remplaçait forcément la conversation, et le petit docteur en souffrait beaucoup, car il aurait eu toutes sortes de réflexions à faire. Aussi gesticulait-il et dansait-il comme un possédé dans l’espoir de se faire comprendre, et au risque de déplacer son masque et de se noyer.