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une descente au monde sous-terrien

versée pour atteindre la partie désertique du sous-sol du monde.

Ces quinze jours se passèrent sans incidents bien notables, et même d’assez monotone façon. Dans les mers de la face inférieure, le beau temps est la règle générale, et la tempête, la très rare exception. Les radeaux filaient l’un derrière l’autre dans la direction du Sud, que leur donnait Kerbiquet naviguant en tête. Le capitaine se consacrait tout entier à ses fonctionsde chef d’expédition, et c’est à peine si ses compagnons le voyaient maintenant aux repas.

Wilhelmine et le président de la République Centrale, assis sous l’auvent de leur cabane et forcément oisifs, passaient les journées en interminables conversations sur le monde nouvellement découvert, sur sa géographie, sur ses divisions politiques, sur les différentes races d’hommes qu’il renferme et sur leurs mœurs, absolument nouvelles et étranges pour la jeune fille.

André de Haute-Lignée et Lhelma avaient senti la sympathie naître entre eux dès qu’ils avaient été rapprochés par les curieux hasards de leur existence. Tous deux étaient sérieux et de caractère résolu, très simples et très droits ; ils se plaisaient ensemble, et personne ne songeait à s’en étonner.

Francken péchait et chassait les oiseaux de mer pour varier le menu. Il avait auprès de lui des carabines chargées et des lignes qu’il amorçait de viande de conserve pour les laisser traîner derrière son radeau. Il avait aussi son dictionnaire de langue sous-terrienne en la personne du jeune Satrama, qu’il avait été impossible de laisser en arrière, et qui s’était pris d’une soudaine amitié pour le petit docteur ventripotent. Ils