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une descente au monde sous-terrien

— Congo ! à moi, Congo ! criait le petit docteur, qui craignait fort d’être vaincu dans sa lutte avec l’animal.

Congo accourut, mais il était déjà trop tard. Le captif, tout près du radeau, avait envoyé à Francken un formidable coup de queue, qui ne l’avait qu’à demi atteint, heureusement, car il lui aurait cassé un membre. Mais le savant avait reçu en même temps un si terrible choc électrique, qu’il avait tout lâché et était tombé sur le dos, en criant :

— Une torpille ! Méfiez-vous !

Congo lâcha de la ligne au poisson, qui s’en fut se débattre et électrocuter un peu plus loin. On le laissa se noyer doucement, et on le mangea le soir ; il était excellent, après avoir perdu sa redoutable électricité.

Quant à Francken, il sera boiteux d’une jambe pendant vingt-quatre heures et suffisamment penaud. Il sentait comme une paralysie, qui ne se dissipa que lentement. Et comme incidents, c’est tout ce qu’enregistra le journal du bord.

Un jour, Kerbiquet signala lui-même : « Terre ! » Chacun saisit sa lunette, et une bande rougeâtre apparut au Sud, qui modifiait les brumes de l’horizon pour les transformer en quelque chose de solide et d’immuable.

Le capitaine choisit un point d’atterrissement, une sorte de plage basse et absolument déserte, et y échoua son radeau. Il dirigea ensuite la manœuvre des autres, et les mastodontes furent débarqués, non sans difficultés. Puis, un camp fut organisé, car on passerait là quelques jours avant de s’engager dans le désert, cette halte étant nécessitée par l’opération du démontage des radeaux.