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une descente au monde sous-terrien

terre sans qu’on les voie. J’ai peur d’eux, moi qui, je vous l’assure, n’ai jamais eu peur de grand’chose. Qu’ils s’échappent s’ils peuvent et je le considérerai comme un grand malheur, mais qu’ils ne tombent pas entre mes mains, car ils y resteront, j’en fais le serment.

— Je vous approuve absolument, répondit Kerbiquet. Ces deux hommes constituent à eux seuls un grave danger pour votre République, et pour vos sujets qu’à présent j’ai appris à aimer. Qu’ils remontent avec de l’or et des pierres précieuses ; qu’ils commettent la moindre des indiscrétions, et le pillage, et le massacre, seront vite installés ici. Non seulement il faut les garder si vous les saisissez, mais encore il faut chercher à les saisir. Et j’offre de m’y employer, si vous voulez accepter mon concours.

— Ah ! mon cher ami, avec quelle joie !

— Voici donc ce que je compte faire. Tandis que vous suivrez votre route vers le Sud avec la caravane, je me guiderai, moi, avec trois ou quatre Sous-Terriens et un mastodonte, sur la trace qu’ils ont laissée. Et s’ils n’ont pas une trop grande avance, vous pouvez être tranquille, je les rattrapperai.

— Mais il faut qu’il soit bien entendu que vous m’attendrez à l’autre bout du désert, sur le bord de la mer antarctique, et que vous ne commencerez pas sans moi l’expédition contre les Kra-las. J’y tiens beaucoup, et je saurai vous retrouver, puisque je connais votre route, et que ma boussole me dira toujours si je suis à votre gauche ou à votre droite. En outre, il n’y a pas beaucoup d’inconvénient à ce que je vous fasse perdre quelques jours. Si les Kra-las ont laissé vivants les gens que nous voulons secourir, ils attendront un peu plus