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une descente au monde sous-terrien

dité. Le feuillage s’épaississait rapidement, et un kilomètre n’avait pas été parcouru que la caravane s’engageait dans une forêt vierge inextricable, et où il fallait se frayer un passage à la hache.

L’oasis, que les Sous-Terriens, leur président et les humains supérieurs venaient d’atteindre, faisait sur le désert une tache circulaire de quatre kilomètres de diamètre, avec un vide à son centre. Et ce vide était occupé par un énorme puits rocheux, descendant par cercles disposés en amphithéâtre, et au fond duquel dormait un lac aux eaux sombres et glacées.

La caravane s’installa dans une sorte de clairière ménagée entre les arbres, et dont le sol était couvert d’un gazon fin, coupé d’un ruisseau gazouillant. Cette fraîcheur et cette grâce, au sortir du désert effroyable et désolé, séduisaient tellement les voyageurs, et Wilhelmine en particulier, qu’on décida de passer deux journées en cet endroit délicieux. Le plaisir n’était, d’ailleurs, pas la seule raison de cette halte. Il fallait ménager les mastodontes, très chargés, forcément moins bien nourris qu’à l’île capitale, et qui deviendraient de plus en plus indispensables à mesure qu’on approcherait de la fin du voyage. En outre, on trouvait là l’occasion de remplacer l’eau qui avait été déjà consommée, et Dieu sait quand cette occasion se rencontrerait de nouveau, puisqu’on avançait en plein inconnu.

La nuit, ou plutôt ce qui servait de nuit, le temps du repos, se passa sans incidents.

Et au réveil, puisqu’on avait le temps, puisqu’on ne ferait pas d’étape ce jour-là, Francken proposa à Lhelma, et au petit Satrama, une excursion sous les feuillages. C’était un grand