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une descente au monde sous-terrien

vous y fiez pas, j’ai sur moi des armes qui ne font pas de bruit, et il est très heureux pour vous qu’une de celles-ci ne me soit pas tombée sous la main, quand je vous ai vu vous lever pour me voler.

Quand le Chinois tenta pour la seconde fois de surprendre Johann Wurtzler, la descente avait repris, et on avait dépassé la zone neutre où disparaît la pesanteur, et les deux hommes montaient la pente où une sorte de funiculaire avait été installé par les soins de Phocas de Haute-Lignée. Ils approchaient de la surface intérieure de ta terre, et sentaient rudement, à présent, la fatigue que leur causaient, et le voyage interminable qu’ils venaient d’accomplir, et les privations qu’ils avaient dû s’imposer, les vivres emportés du Pétrel n’étant naturellement qu’en petite quantité, et les complices ayant dû se rationner dès le début d’une expédition dont ils ne connaissaient pas la durée. La privation d’eau les avait surtout fait souffrir. Les quelques récipients, dont ils disposaient, ne leur avaient permis d’en emporter que très peu, et ils n’avaient trouvé qu’une fois ou deux l’occasion de la renouveler aux sources qui sourdaient aux parois du tube transterrestre.

Des deux voyageurs, cependant, c’était Johann Wurtzler qui avait le plus souffert. Son compagnon le surveillait sans relâche, guettant l’instant où le mécanicien aurait perdu suffisamment de sa force de résistance pour qu’un coup de violence pût réussir contre lui.

Et il crut l’instant arrivé, lorsque le funiculaire les eut amenés à un kilomètre environ de l’orifice intérieur du tube. La caravane, commandée par Phocas de Haute-Lignée, avait déjà pris terre, les hommes employés à la manœuvre des