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une descente au monde sous-terrien

pas à une menace vaine : Johann Wurtzler tient toujours ce qu’il promet.

Van Ah Fung ne recommença pas ; silencieux, parce qu’il ne lui serait monté aux lèvres que des paroles de haine, il reprit quelques heures plus tard l’ascension qui devait le conduire à la République Centrale, et Johann Wurtzler le suivit, non moins sombre et renfermé.

En arrivant à l’orifice du tube, c’est-à-dire à la surface de l’île où se trouvait la capitale de la République Centrale, Wurtzler commanda la halte, et se dissimula dans les roches pour observer ce qui se passait aux alentours, et délibérer sur ce que lui permettaient les circonstances.

Il eut vite fait de remarquer qu’à l’encontre du Soleil supérieur, qui donne aux humains le jour et la nuit par suite du mouvement de rotation de la Terre, le Soleil central était fixe et immuable, et qu’il n’y avait par conséquent à compter sur aucune obscurité pour agir.

Il quitta le gouffre, accompagné de Van Ah Fung, et tous deux rampant, produisant le moins de mouvement possible, gagnèrent une forêt de fougères arborescentes couvrant le flanc de la colline du côté opposé à la résidence capitale.

La façon de vivre des Sous-Terriens, beaucoup dans l’eau et très peu à terre, les aida dans cette entreprise, ils ne furent pas rencontrés.

Aussitôt à l’abri dans une sorte de forêt vierge où les hommes inférieurs ne pénétraient que rarement, pour ainsi dire jamais, puisqu’ils n’avaient à y chasser aucune nourriture animale, le mécanicien la traversa pour se rendre à une très courte distance du bord de la mer.