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une descente au monde sous-terrien

Quand le président de la République Centrale reparut, entouré de ses compagnons, quand il eut ôté son masque, on s’aperçut qu’il était soucieux. Cependant, il ne fit pas immédiatement part de ses découvertes ; il écouta les rapports des Sous-Terriens et centralisa dans sa mémoire les renseignements qu’ils apportaient. Il assembla ensuite autour de lui Lhelma, Jean Kerbiquet et Francken, et leur parla en ces termes :

— Mes chers amis, vous voyez un homme absolument stupéfait de ce qu’il vient de découvrir, et de ce qu’ont découvert ses compagnons. En quelques mots, voici : Nous croyions venir ici combattre des êtres qu’on ne peut pas appeler des hommes, puisqu’ils ont avec nous tant de différences physiques, mais qu’il est impossible aussi de classer parmi les brutes, puisqu’ils pensent, puisqu’ils parlent, et puisqu’ils n’agissent pas poussés par instinct, mais par le raisonnement. Nous nous attendions, en tous cas, à rencontrer au pôle sud des créatures d’une mentalité bien inférieure à la nôtre, capables d’attaquer et de massacrer, mais incapables d’organiser une défense au cas où elles seraient inquiétées. Or, nous nous trompions. Les Kra-las s’attendent à être envahis ; peut-être nous ont-ils déjà vus sur la mer. Et la preuve, c’est que nous n’en avons pas trouvé un seul sous les flots, qu’ils sont tous à terre, et que leurs îles sont fortifiées.

— Fortifiées ! s’écrièrent ensemble les trois interlocuteurs du président

— Fortifiées, parfaitement. La façon dont ils s’y sont pris n’a rien a voir avec les conceptions d’un Vauban, naturellement, mais tel qu’il est ce travail a une valeur réelle, et dénote une intelligence que j’étais loin de soupçonner chez ces gens-