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une descente au monde sous-terrien

. Toutes les îles qui forment la ceinture nord de l’archipel ont reçu des modifications suffisantes pour en rendre l’accès périlleux. Partout où il y avait une plage, une gorge praticable et conduisant à l’intérieur, des roches ont été amoncelées en forme de mur, rendant l’approche impossible. Les îles, qui ne sont pas préparées de cette façon, sont désertes. Ce qu’il y a derrière ces remparts, nous n’avons pas pu le découvrir, à cause des précautions qu’il nous fallait prendre pour rester cachés. Ou plutôt, nous avons vu quelque chose. Dans l’île qui nous fait face, et que nous avons aperçue la première, se dresse une maison !

— Une maison !

— Une véritable maison ; non pas une cabane ou une hutte. Les murs sont en pierre et maçonnés, le toit est recouvert d’une matière noirâtre qui nous a paru être de l’ardoise ; il est surmonté d’une cheminée qui fumait ; il y a aussi à cette maison des fenêtres, comme celles que nous connaissons, avec des vitres en verre.

Évidemment, ce sont des humains supérieurs qui habitent là, puisque les naturels du pôle n’ont besoin ni de maisons ni de feu. Mais ces humains supérieurs, qui sont-ils ? Ceux que nous voulons délivrer, ou ceux qui ont traversé avant nous le désert ? Des amis, des ennemis ? C’est ce qu’il nous a été absolument impossible d’établir, car aucun d’eux ne s’est montré pendant la durée de notre observation. Telle est la situation. Qu’en pensez-vous ?

— Bien évidemment, dit Francken, les Kra-las ont maintenant avec eux des humains de la surface supérieure ; ce qu’ils ont fait, l’acte de se protéger par des murailles, le