Page:Pierre Luguet Une descente au monde sous-terrien 1909.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

272
une descente au monde sous-terrien

prouve. Leur intelligence ne peut pas s’être accrue, depuis que vous les connaissez, dans une pareille proportion.

— Je ne crois pas, dit Kerbiquet, que nous ayons ici affaire aux deux hommes dont j’ai suivi les traces. Si j’en crois certains indices, la netteté de l’empreinte de leurs roues sur le sable, la fraîcheur des entailles qu’ils avaient faites dans le bois de leur barque pour en enlever le mât, la quantité de cendres restant dans leur foyer et que le vent n’avait pas encore dispersées, ces deux hommes ne nous ont précédés que de fort peu, de quelques jours peut-être, sur la région aride. Ils n’auraient donc pas eu le temps d’arriver, de se mettre en relations avec les Kra-las, de leur faire comprendre qu’un danger les menaçait, et de leur montrer comment ils pouvaient se mettre en état de défense. Ils n’auraient surtout pas eu le temps de construire une maison.

— Vous pensez donc, capitaine, demanda Lhelma frémissante d’espoir, que la reconnaissance a vu la demeure de mon parrain Van de Boot et les deux Anglaises ?

— J’en suis à peu près convaincu, Mademoiselle, répondit Kerbiquet.

— Ils seraient vivants !… Oh ! Dieu soit loué !

Phocas de Haute-Lignée réfléchissait profondément.

— Ils seraient vivants, en effet, dit-il, si les suppositions du capitaine Kerbiquet sont exactes. Mais j’avoue que dans cette hypothèse plusieurs choses me surprennent. D’abord, qu’on ne les ait pas égorgés en les prenant…

— La lettre de Van de Boot affirme que les monstres ne paraissent pas avoir de mauvais desseins, interrompit Francken.

— C’est juste. Il faudrait donc admettre que les Kra-las