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une descente au monde sous-terrien

sont venus chercher des humains à la surface supérieure pour les conserver à l’état de captifs…

— Pour les conserver et les obliger à faire ce qu’ils ne pouvaient faire eux-mêmes, dit Kerbiquet.

— C’est leur accorder une faculté de calcul que nous ne leur supposions pas jusqu’ici, répondit le président. Mais, après tout, la chose est possible. Nous ne connaissons tes Kra-las que par ce qu’ils ont fait devant nous, c’est-à-dire tuer pour le plaisir et se vautrer dans le sang, mais nous ne savons pas à quelle limite exacte s’arrête leur intelligence. Peut-être sont-ils capables de prévoyance, et peuvent-ils mener à bien des projets assez compliqués. Nous serons fixés bientôt. Que pensez-vous que nous devions faire ?

— Attaquer, répondit nettement Francken. Van de Boot a pu leur donner des murailles, mais je le connais, c’est un brave zoologue, et son génie militaire a dû s’arrêter là. Eh bien ! leurs murailles, quelques projectiles de mon artillerie les mettront par terre, et le débarquement que nous opérerons ensuite fera le reste.

— Puis-je donner mon avis ? demanda Lhelma.

— Certainement, Mademoiselle, et ce sera probablement le bon.

— Je pense, malgré l’ardeur belliqueuse du docteur Francken, qu’il ne faut pas attaquer, du moins pour le moment. Outre que nos boulets pourraient atteindre ceux que nous voulons sauver — ce qui remplirait mal notre but, ajouta la jeune fille en souriant — cette attaque pourrait déterminer les Kra-las à se livrer à des voies de fait sur leurs otages. Je crois que nous devons nous avancer vers l’île, et nous montrer le