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une descente au monde sous-terrien

plus possible, nous, les Européens. Van de Boot a fait des fortifications contre les Sous-Terriens seuls ; ni lui ni ses capteurs ne soupçonnent qu’une expédition, venant du Nord, peut contenir ses amis. Mais qu’il nous voie, qu’il nous reconnaisse, et sans doute trouvera-t-il moyen de s’échapper avec ses compagnes, et de nous rejoindre.

Le président et Kerbiquet adoptèrent, sans discuter, cette manière de voir. Francken, toujours couvert de sa panoplie, insista un peu pour son attaque, à laquelle il tenait beaucoup. Mais, se voyant seul contre tout le monde, il finit par se ranger à l’avis général, tout en jetant un regard de tristesse à ses canons, condamnés à rester encore silencieux. Il se rendit dans sa cabine et déposa son costume de mer pour reprendre ses vêtements européens, plus propres à le faire reconnaître de Van de Boot. Mais il conserva toutes ses armes, en dépit desquelles il gardait l’apparence la plus débonnaire.

Et le plan, conçu par Wilhelmine, reçut immédiatement son exécution. Sur la flottille de radeaux les voiles furent relevés, et l’expédition reprit lentement sa marche vers le Sud, dans la direction de l’île où la maison supposée de Van de Boot avait été vue. Des Sous-Terriens s’étaient mis à l’eau pour éclairer les profondeurs en avant, à droite, à gauche et en arrière de la caravane nautique. Les autres s’étaient placés, qui dans les bâts des mastodontes, qui entre leurs énormes jambes, la carabine à la main, et prêts à tout événement.

Les humains supérieurs se tenaient à l’avant du premier radeau, bien en vue, et Wilhelmine avait insisté pour y rester avec eux, prétendant que sa robe blanche était plus facilement reconnaissable, de loin, que les vêtements masculins.