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une descente au monde sous-terrien

— Mon pauvre oncle !

On se précipita vers sa cabine. Il était là, en effet, rouge, suant, penché sur un texte qui pouvait être lapon, à moins qu’il ne fût cafre.

C’était toujours le même homme, avec sa grande carrure et ses bons regards vagues de myope. Mais comme il n’avait pas Wilhelmine auprès de lui, depuis longtemps, pour lui rappeler que dans la vie on se rase, on se coiffe et se brosse, le savant linguiste était dans une tenue qui laissait fort à désirer.

— Mon pauvre oncle ! répétait Wilhelmine.

Il l’accueillit comme s’il l’avait vue une heure auparavant Peut-être ne s’était-il pas aperçu de son absence. Il serra distraitement les mains de Francken et de Van de Boot. Sans doute avait-il oublié que l’un eût été captif de monstres, et que l’autre fût parti à son secours.

Par contre, il embrassa paternellement et affectueusement Margaret Flower qu’il n’avait jamais vue.

— Mon oncle, lui dit Lhelma, je t’annonce que j’épouse M. André Phocas de Haute-Lignée, président de la République Centrale. Nous irons faire bénir le mariage à Saardam, et rentrerons dans ses États. Tu viens vivre avec nous. Et comme là-bas nous n’aurons besoin de rien, nous laissons tout ce que nous possédons à notre excellente Catharina ; qui m’a vu naître, et qui t’a toujours soigné avec dévouement.

Van Tratter dit un « oui » assez vague, et qui indiquait surtout qu’il aurait bien voulu qu’on le laissât tranquille. Et il se replongea dans son texte cafre, ou lapon.

— Monsieur le président, dit Kerbiquet, ma fiancée et moi sommes résolus à demeurer à la surface supérieure, sous la