Aller au contenu

Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/145

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
127
de france

à de pareils espaces, il ne suffit point d’avoir de la science et du talent, il faut témoigner aussi de beaucoup d’originalité et de sentiment. Chose curieuse, nul n’y a songé. Nul n’a été tenté par le contraste audacieux à établir entre la solennelle puissance des colonnades du grand Roi et l’élégante robustesse d’une tour Eiffel et d’une galerie des Machines. Et ce qui montre bien que l’idée n’était pas à l’ordre du jour de l’opinion, c’est que l’essai n’a même pas été tenté ailleurs, sur une plus petite échelle, pour l’un de ces nombreux pavillons dont s’émaillaient les jardins. En vain, dans toute la portion passagère de l’Exposition élevée par les architectes français, en vain chercherait-on une seule réminiscence avouée de nos styles anciens ; nous ne croyons pas qu’il soit possible d’en découvrir. Partout se déclare la recherche de l’inédit, de l’original absolu ; partout on saisit les traces d’un effort vers la création de quelque chose de nouveau. Nous disons à dessein : la portion passagère, non que les architectes des Palais des Champs-Élysées n’aient manifesté, eux aussi, leurs aspirations modernes, mais du moment qu’il s’agissait d’imposer aux regards de la critique des lignes immuables et de prendre racine en plein