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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/202

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la chronique

de leur formation première, le manque d’expérience. Il apparaît en les lisant combien, sans l’action, le savoir est inefficace à former le jugement. Non pas qu’en général, les critiques n’approfondissent point les sujets qu’ils traitent ; ils y apportent, au contraire, une conscience délicate ; ce qui leur manque, c’est ce que Rod appelle le sens de la vie. Ils ne l’ont pas ; ils sont myopes, prennent une œuvre et l’approchent de leur œil en la palpant et en la retournant soigneusement ; ils découvrent ainsi une remarquable quantité de particularités insignifiantes et ignorent les ensembles et les rayonnements. Ils ont appris le passé et ont réfléchi sur l’avenir, mais dogmatiquement, sans y pénétrer ; ils ne savent pas vivre en pensée avec hier et avec demain ; cela seul pourtant rend la critique juste et féconde il est vrai que pour y parvenir, il ne faut pas être pressé.

Histoire et Sociologie.

Si le roman périclite, si la presse est facilement vulgaire et la critique incolore, les lettres Françaises ont, pour se consoler, en plus du théâtre qui reste vaillant, les sciences historiques et morales.