La Chambre des Députés, dont le mandat prendra fin en 1902, comprenait à son entrée en fonctions : 214 républicains, 144 radicaux, 108 socialistes, 96 constitutionnels ralliés, 7 nationalistes et 22 monarchistes. Les suffrages des électeurs s’étaient décomposés de la sorte : 5.018.000 voix républicaines ; 3.039.000 opposantes ou du moins acquises aux candidats de l’opposition[1] et 2.072.000 abstentions. Les précédents cabinets avaient en général, été soutenus par une majorité composée de républicains auxquels s’adjoignaient une large fraction radicale et la plupart des ralliés. Celui-ci au contraire, a été presque constamment soutenu par les socialistes, appuyés des radicaux et d’un certain nombre de républicains, le reste votant avec l’opposition. Le ministère — sans parler de quelques échecs secondaires éprouvés par lui — se trouva toutefois impuissant à faire élire à la présidence de la Chambre des Députés son candidat, M. Henri Brisson. Le président sortant, M. Paul Deschanel, candidat des modérés, fut élu
- ↑ On doit tenir compte des influences locales qui font qu’un grand propriétaire est parfois élu par des électeurs qui ne partagent pas exactement ses opinions.