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Franco-Russe en montrant aux Chinois que, si leurs protecteurs les défendaient efficacement contre les ambitions du Mickado, ils étaient moins aptes à les défendre contre les entreprises Européennes.

L’Allemagne éprouvait quelque dépit du résultat des négociations auxquelles elle s’était associée : elle n’en avait recueilli de bénéfices ni en Asie, où elle avait suivi le sillage Franco-Russe, ni en Europe où la triple entente réalisée au loin n’avait point eu de prolongement. Elle prit occasion du retard apporté par le gouvernement Chinois à lui donner satisfaction au sujet de l’assassinat de plusieurs missionnaires allemands, pour débarquer un détachement à Kiao-Tcheou et s’en emparer. Le 6 mars 1898 la Chine dut ratifier cette prise de possession et le 15/27, mars celle de Port-Arthur par les Russes qui avaient ainsi répondu du tac au tac à l’initiative germanique : ce que voyant, l’Angleterre se fit céder Wei-haï-Wei et Kao-Loung et la France, Kouang-Tcheou-Ouan. Ainsi dans l’espace de quelques mois, la Chine s’était vue déposséder de parcelles importantes de son territoire par les quatre plus grandes puissances de l’Europe, dont deux s’étaient, depuis trois ans, constituées ses pro-