Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1901.djvu/202

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
190
la chronique

administrations locales, les dossiers préparés par celles-ci ». Il a tort en effet, car c’est précisément ce qu’il fait. Les 258 employés du ministère ne représentent pas seulement une énorme quantité de plumes inutiles et coûteuses, ils sont encore des espèces de crans d’arrêt qui ralentissent l’activité coloniale. Foyer d’incompétences variées, l’administration centrale est déjà mûre pour une réforme radicale, bien que ne datant que d’hier. Avant de se fixer, elle fut longtemps errante ; elle formait jadis une division du ministère de la Marine. Napoléon iii l’en détacha un instant lorsqu’il forma un ministère spécial pour l’Algérie. Quand il devint premier ministre (nov. 1881), Gambetta rattacha les colonies au ministère du Commerce. Peu après, elles furent érigées en sous-secrétariat d’État, ce qui leur assurait une autonomie relative ; Félix Faure en fut alors un des premiers titulaires. Comme telle, l’administration des colonies passa encore du Commerce à la Marine et de la Marine au Commerce. Enfin Casimir-Périer, étant chef du cabinet (1894) l’érigea en administration indépendante. En réalisant cette réforme si désirable, il ne prit pas garde à un danger certain ; il était à prévoir pourtant que ce nouveau ministère serait