L’encre des critiques a coulé plus abondamment encore à propos de la réforme du Théâtre Français. Régi par le fameux Décret de Moscou que Napoléon eut la coquetterie de signer là-bas à la lueur du Kremlin incendié, le Théâtre Français avait l’honneur de posséder une constitution vieille de 79 ans. C’était, à tout le moins, la preuve, que la pensée fondamentale de cette constitution n’était pas trop mauvaise. Elle avait consisté à associer les artistes à la direction du théâtre. Les « Sociétaires de la Comédie Française » sortes de sénateurs dramatiques, étaient appelés à se prononcer sur la valeur des pièces proposées. Ils se réunissaient à cet effet en Comité de Lecture, sous la présidence de « l’Administrateur ». Cet administrateur, nommé par le gouvernement, est présentement M. Claretie. Comment cet homme de réputation si aimable et dont les poignées de mains sont légendaires a-t-il réussi à se mettre à dos la presque unanimité de ses administrés ?… Peut-être cette querelle épique excitera-t-elle un jour la verve d’un second Boileau ; en attendant, le ministre a, d’un trait de plume, supprimé le comité qui gênait M. Claretie. Cela n’est pas très intelligent comme tout ce qui est