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chose que le perfectionnement matériel. On le pouvait d’autant mieux que les citoyens de cette nation avaient marqué, dès l’origine, un noble souci des choses de l’esprit et avaient même devancé l’Europe dans la voie des améliorations pédagogiques. C’est ce qu’avait si bien compris le chevalier Quesnay de Beaurepaire lorsqu’il tenta, à la fin du siècle dernier, de fonder à Richmond une « Académie Française des Sciences et des Beaux-Arts » qui dans sa pensée, devait devenir une véritable université Franco-Américaine. Ses annexes de Baltimore, de Philadelphie et de New-York lui eussent procuré de nombreux étudiants ; son affiliation aux sociétés royales de Paris, de Londres et de Bruxelles lui eût donné le moyen de recruter en Europe, les meilleurs professeurs. On sait comment le jeune officier intéressa à ses projets Franklin, Jefferson, Washington et, en France, Lavoisier, Condorcet, Malesherbes, Beaumarchais ; comment, le 24 juin 1786, la pose de la première pierre de l’Académie eut lieu, en grande pompe, à Richmond et comment la révolution Française, survenue sur ces entrefaites, annihila les généreux efforts du fondateur et trancha le lien qu’il avait si ingénieuse-