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à Marseille, l’autre à Rouen, des discours fort importants dans lesquels ils dénoncèrent éloquemment le péril que ferait courir à la liberté et au crédit national l’accentuation d’une politique déjà fortement teintée de jacobinisme. MM. Henri Brisson et Léon Bourgeois mirent leurs talents au service des radicaux ; très violents dans leurs attaques contre les modérés, ils témoignaient envers les socialistes d’une indulgence allant jusqu’à l’abnégation. La ligue de la Patrie Française, conduite à la bataille par MM. François Coppée et Jules Lemaître présentait ou appuyait des candidats dans tous les départements ; l’argent avait afflué, disait-on, dans ses caisses et les femmes du monde ordinairement étrangères à l’agitation du scrutin, s’étaient enrôlées, elles aussi, pour défendre la « bonne cause », recueillir des souscriptions et secouer l’inertie des abstentionnistes. M. Paul Déroulède donna des conseils de haute stratégie à des partisans imaginaires et M. le Duc d’Orléans fit parvenir à ses fidèles des instructions qui se perdirent malheureusement dans le bruit général. Enfin, M. Méline, dans son fief électoral des Vosges, émit le vœu très sage que toutes les querelles irritantes fussent ajournées et qu’une poli-